Tout le monde sait ce qu'est une avalanche; mais ce que l'on sait moins est ce à
quoi est dû une avalanche. Voici quelques explications.
L'évolution du manteau neigeux:
La stabilité du manteau neigeux varie en fonction de son évolution. En effet,
dès que la neige se dépose à la surface du sol, et quelquefois avant, elle commence
à se transformer selon une suite de phénomènes physiques en relation avec les
conditions météorologiques. Ces modifications de taille et de forme, entraînant
des propriétés physiques et mécaniques différentes, sont dues à l'action du
vent, à la répartition verticale de la température dans la neige (réchauffement,
pluie), etc. Le résultat est un manteau stratifié, composé de différentes couches
de neige. Selon les caractéristiques de ces couches successives et leur évolution,
le manteau neigeux peut devenir stable ou instable, ce qui peut dans ce dernier
cas provoquer des avalanches ou faciliter leur déclenchement.
Sommaire
Les types d'avalanches:
Une avalanche est une masse de neige qui dévale une pente à plus ou moins grande
vitesse (jusqu'à 200km/h voire même 300km/h!). Autant dire qu'une fois dedans...
Une avalanche peut être déclenchée par une chute de neige récente entraînant
la rupture d'une plaque de neige, ou par l'action du vent provoquant des accumulations de neige en plaques, ou
encore par la fonte brutale due à
un réchauffement important. La topographie du lieu, la quantité et la qualité
de la neige sont aussi des facteurs déterminants.
.l'avalanche de neige récente:
la neige mise en mouvement est peu évoluée, sèche ou humide, pulvérulente ou
de faible cohésion. Sa masse volumique est le plus souvent inférieure à 200
kg/ml. Les avalanches spontanées se produisent pendant ou peu après les chutes
de neige alors que le risque de déclenchement par le skieur peut persister plusieurs
jours. Ces avalanches se caractérisent soit par un départ ponctuel, soit par
une cassure linéaire. Dans le cas d'un départ ponctuel, l'avalanche s'élargit
vers l'aval (trace en forme de cône ou de poire). Les cassures linéaires concernent
une neige dont la cohésion est faible mais suffisante pour se comporter initialement
comme une plaque friable. Ce dernier
type de déclenchement d'avalanche provoque beaucoup d'accidents. Il est d'autant
plus dangereux que l'aspect poudreux de la neige de surface ne donne pas l'impression
d'un matériau pouvant subir une fracture linéaire (comportement de plaque).
Que le départ de l'avalanche soit ponctuel ou linéaire, son écoulement et son
ampleur dépendent de plusieurs facteurs: quantité de neige mobilisable, qualité
(seiche, humide), température et densité de la neige, topographie (nature du
sol, déclivité, longueur de la pente).
Leur écoulement se fait soit en surface comme un fluide dense, soit sous forme
d'aérosol, mélange de neige et d'air (avalanches de poudreuse). Les plus grosses
d'entre elles, qui déferlent à très grande vitesse (jusqu'à 200 à 300 km/h!!)
peuvent provoquer d'énormes dégâts. La zone de dépôts de ces avalanches de poudreuse
est parfois difficilement délectable car elle s'étend sur une vaste superficie.
.l'avalanche de plaque dure:
moins difficiles à déceler que les plaques friables, les plaques dures sont
également très dangereuses pour les skieurs. La rupture initiale intéresse une
neige de bonne cohésion, d'une densité de 200 à 400 kg/ml.
La cassure, toujours très nette, se propage rapidement suivant une ligne brisée.
L'instabilité de ces plaques tient essentiellement à leur mauvaise liaison avec
la couche sous-jacente et leur fragile équilibre peut être rompu sous l'effet
d'une faible surcharge.
Une variété de plaques, dites plaques à vent se
forme sous l'action du vent pendant ou après une chute de neige. Brisés par
le vent, les cristaux sont réduits en fines particules qui, en se déposant au
sol, prennent rapidement une bonne cohésion. Ce qui explique également la formation
des corniches aux voisinages des crêtes (cf figure)
Les zones d'écoulement et d'arrêt de ces avalanches sont parsemées de blocs
tabulaires de neige dure.
.l'avalanche de neige humide
(ou de fonte): ce type d'avalanche est directement lié à la
présence d'eau liquide (fonte superficielle, pluie, etc.). La neige "mouillée"
a une masse volumique élevée (350 à 500 kg/ml en moyenne). Ces avalanches se
produisent au cours de réchauffements importants, accompagnés ou non de pluie.
Les plus typiques des avalanches de neige humide sont les avalanches de printemps
qui se produisent dans les pentes bien ensoleillées. Elles peuvent intéresser
des versants ou être canalisées dans d'étroits couloirs. Leur écoulement se
rapproche de celui de la lave: les vitesses sont relativement faibles, de l'ordre
de 20 à 60 km/h, mais ces avalanches ont un grand pouvoir d'érosion et, pour
les plus importantes, une grande puissance dévastatrice. Les dépôts, parfois
de plusieurs mètres d'épaisseurs, sont constitués de blocs informes de neige
très dense. Il n'est pas rare d'en trouver des restes en bas d'un couloir, alors
que le printemps est bien avancé.
Sommaire
L'échelle
européenne de risque d'avalanches:
Depuis l'hiver 1993/1994, une seule et même échelle de risque d'avalanche est
employée dans tous les pays de l'Arc Alpin et des Pyrénées.
Cette échelle contient cinq degrés de risques croissants, numérotés de 1 à 5
(le risque zéro n'existant pas), qui traduisent l'extension géographique et
l'instabilité du manteau neigeux. Chacun d'eux correspond à une probabilité
de déclenchement établie en tenant compte de la surcharge suffisante pour qu'il
y ait avalanche.
Indice du risque |
Stabilité du manteau neigeux |
Probabilité de déclenchement |
1. faible |
le manteau neigeux est bien stabilisé dans la plupart des pentes |
les déclenchements d'avalanche ne sont en général possible que par forte surcharge
sur de très rares pentes raides. Seules des coulées ou de petites avalanches
peuvent se produire spontanément. |
2. limité |
dans quelques pentes suffisamment raides, le manteau neigeux n'est que modérément
stabilisé. Ailleurs il est bien stabilisé. |
déclenchements d'avalanches possibles surtout par forte surcharge et dans quelques pentes
généralement décrites dans le bulletin. Des départs spontanés d'avalanches
de grande ampleur ne sont pas à attendre. |
3. marqué |
dans de nombreuses pentes suffisamment raides, le manteau neigeux n'est que modérément
à faiblement stabilisé. |
déclenchements d'avalanches possibles parfois même par faible surcharge et dans de nombreuses
pentes, surtout dans celles décrites dans le bulletin. Dans certaines situations,
quelques départs spontanés d'avalanches de taille moyenne, et parfois assez
grosses sont possibles. |
4. fort |
le manteau neigeux est faiblement stabilisé dans la plupart des pentes suffisamment
raides. |
déclenchements d'avalanches probables même par faible surcharge dans de nombreuses pentes
suffisamment raides. Dans certaines situations, de nombreux départs spontanés
d'avalanches de taille moyenne, et parfois grosse, sont à attendre. |
5. très fort |
l'instabilité du manteau neigeux est généralisée. |
de nombreuses et grosses avalanches se produisant spontanément sont à attendre
y compris en terrain peu raide. |
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