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Sommaire  
- Introduction
- L'altitude
- Le mal aigu des montagnes
- Conclusion
Dossier  
L'adaptation à l'altitude
 

Introduction

        Plusieurs montagnards rêvent un jour de tenter un exploit personnel soit en enchaînant plusieurs sommets à la suite comme Christophe Profit, soit en ouvrant de nouvelles voies d'envergure comme Catherine Destivelle, soit en conquérant des sommets où personne n'est jamais allé comme Jean-Christophe Lafaille. Pour réussir un tel exploit il faut être en excellente condition morale et physique : une condition morale pour ne pas se désunir dans un passage très exposé et une condition physique pour ne pas endurer des souffrances dues à l'altitude et ne pas abandonner au milieu de l'ascension.
        L'altitude modifie énormément les capacités de l'homme; plus un homme monte haut, plus il éprouve des difficultés à effectuer certaines actions comme marcher et surtout respirer. L'altitude apporte un défi de plus à ces montagnards qui rêvent d'exploits. En effet plusieurs d'entre eux se dispensent de prendre de l'aide en oxygène lorsque qu'ils vont à plus de 8000 m : ils évitent de prendre des bouteilles d'oxygène, utiles à leur survie.

Note: Cette étude a été réalisée en 1997 dans le cadre d'un projet de Biologie en classe de 1ère S

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L'altitude

       Qu'est-ce que l'altitude

        L'altitude se traduit par une baisse de la pression atmosphérique (en millibars ou en millimètre de mercure); plus on monte, plus la pression baisse; par exemple à 0 m d'altitude elle est de 760 mmHg, alors qu'à 4808 m elle est de 416.3 mmHg et à 8846 m de 236.3 mmHg (graphe 1). La pression à une certaine altitude diffère selon le climat et la saison : la pression est plus haute en été qu'en hiver dû aux températures et aux cumulus. L'altitude se traduit aussi par la baisse de la pression d'O2 dans l'air ambiant : il y a toujours 21% d'O2 mais la quantité d'O2 baisse, car la pression atmosphérique baisse (graphe 2); en altitude la température baisse aussi, jusqu'à plus de 40°C en dessous de zéro à plus de 8000 m d'altitude (graphe 3).


Graphe 1 : pression atmosphérique (mmHg) en fonction de l'altitude (m)


Graphe 2 : pression d'O2 dans l'air ambiant (mmHg) en fonction de l'altitude (m)


Graphe 3 : température (°C) en fonction de l'altitude (m)
 

       Les effets de l'altitude sur l'homme

       Chez l'homme, l'altitude agit surtout sur l'organisme par la diminution de la pression partielle de l'oxygène dans l'air inspiré, par la diminution de l'air totale, par l'abaissement de la température, par l'action du rayonnement solaire. Il s'en suit une hyperventilation, c'est à dire une augmentation de la respiration, une tachycardie, augmentation de fréquence cardiaque, et une augmentation du nombre de globules rouges dans le sang (polyglobulie) pour réagir à l'hypoxie.
       Une personne située au niveau de la mer utilise 100% de son VO2 max, alors qu'une autre ne peut utiliser que 70% de son VO2 max au Mont Blanc (4808 m) et que 20% à l'Everest (8846 m). La vie devient donc impossible à partir d'une certaine altitude. On sait qu'un homme qui arrive à un sommet de plus de 7000 m ne s'attarde pas trop, il prend juste le temps de se restaurer; bien plus, au delà de 8000 m, il n'y reste pas plus d'une minute tant la difficulté à respirer est grande : s'il s'y attarde, il risque de mourir, c'est pour cela qu'il se hâte de descendre une fois au sommet (ce qui provoque souvent des chutes).
       Comme on peut le voir l'altitude à des actions négatives, mais elle peut toutefois avoir des actions bénéfiques sur l'homme. En effet il n'est pas rare que des sportifs de haut niveau passe un séjour d'une semaine ou plus à plus de 3000 m soit pour s'acclimater à cette altitude comme l'a fait Miguel Indurain en 1995 pour les championnats du monde cyclistes qui se déroulaient à plus de 3000 m, soit pour accroître leur taux de globules rouges. Les globules rouges transportent l'oxygène et plus on en a, plus le corps est oxygéné, on a donc une meilleure condition physique au niveau de l'endurance. Malheureusement, il y a un risque de mort : si on a trop de globules rouges, il se peut que les veines se bouchent, car le sang devient trop épais.
       Certaines personnes ont leur organisme naturellement adapté à la haute altitude : c'est surtout le cas des personnes qui vivent depuis des générations en haute altitude. Ainsi les Lapas qui vivent à plus de 3600 m d'altitude ne souffrent de rien sauf s'ils descendent puis remontent (ils sont alors malades). Même, les Sherpas qui vivent à la même altitude n'ont pas ce problème : ils ne sont pas malades s'ils descendent puis remontent. Cette différence entre Sherpas et Lapas est due à une différence dans le nombre de globules rouges dans le sang.

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Qu'est-ce que le "Mal Aigu des Montagnes" ?


       Le "mal aigu des montagnes" touche presque toutes les personnes allant en haute altitude. En dessous de 3000 m il est très rare qu'une personne souffre de ce mal; en effet il n'apparaît le plus souvent qu'à partir de 3500 m. Le "mal aigu des montagnes" est dû à une mauvaise acclimatation à l'altitude à cause du manque d'oxygène. Plusieurs personnes ne se rendent pas compte qu'elles en souffrent lorsqu'elles sont en haute altitude.

        Quelles sont les conséquences du "mal aigu des montagnes"?

       Le "mal aigu des montagnes" peut avoir des conséquences mineures, qui ne sont toutefois pas à négliger, et très graves, qui peuvent entraîner la mort du sujet atteint.
       Les signes bénins de ce mal sont :
                        .des maux de têtes, chez 59% des gens
                        .une respiration courte, chez 59% des gens
                        .des insomnies, chez 45% des gens
                        .de la fatigue, chez 40% des gens
                        .des nausées, chez 12% des gens
       Certaines personnes ne savent pas qu'elles souffrent du "mal aigu des montagnes" : lorsqu'elles ont ces symptômes, elles pensent que c'est dû à une mauvaise alimentation ,au soleil ou à l'inconfort du refuge.
       Les conséquences de ce mal peuvent être très graves. Les signes sont une diminution du volume des urines, l'apparition d'oedèmes (gonflement) qui sont souvent localisés aux yeux, à la face, aux mains, aux chevilles.
       Mais ces oedèmes peuvent être très graves et parfois même mortelles. Ainsi l'OPHA, l'oedème pulmonaire de haute altitude (de 3000 à 4500 m), provoque l'étouffement, la cyanose des lèvres et des oreilles, et des crachats rouges (de sang); et l'OCHA, l'oedème cérébral de haute altitude (de 3500 à 5500 m), se traduit par une grande lassitude, des vomissements, des maux de tête épouvantables qui ne peuvent être soulagés avec de l'aspirine, des vertiges jusqu'au coma. Une fois ces signes ressentis, la personne atteinte a une chance sur deux de mourir.
       Un score, appelé score clinique, peut être établi en fonction des différents signes observés.

signes observés score
.céphalées
.nausées ou anorexie
.insomnies
.vertiges
1 point
.céphalées ne cédant pas à l'aspirine
.vomissements
2 points
.dyspnée de repos
.fatigue anormale ou importante
.baisse de la diurèse
3 points

Score définition du "mal aigu des montagnes"
1 à 3 léger
4 à 6 modéré
>6 sévère

Score clinique en fonction des symptômes
 

        Que faire lorsqu'on est atteint du "mal aigu des montagnes"?

        La conduite à tenir lorsqu'on est atteint du "mal aigu des montagnes" dépend de sa gravité.
       S'il est léger (score de 1 à 3) 1g d'aspirine suffit et si le lendemain l'état est satisfaisant le sujet peut repartir mais en modérant son allure.
       Si l'aspirine n'a aucun effet, le sujet est alors atteint d'un "mal aigu des montagnes" modéré (score de 4 à 6). Il doit continuer de prendre de l'aspirine et stopper sa marche; s'il continue, son état peut s'aggraver. Il doit se reposer et si son état s'améliore il peut reprendre sa marche.
       Il existe aussi le "mal aigu des montagnes" dit sévère (score supérieur à 6). Si un sujet en est atteint, il faut impérativement qu'il descende et prenne des médicaments comme de l'aspirine et de l'acétazolamide. Si son état ne s'améliore pas il est alors utile de mettre le sujet dans un caisson hyperbare.
       Le caisson hyperbare à 220 mbars permet une guérison rapide. C'est une enceinte étanche constituée d'une housse en cordura doublée d'une vessie soudée en polyuréthanne, avec hublot, manomètre et fermeture étanche ainsi que deux soupapes intérieures et deux robinets. Le caisson hyperbare fait augmenter la pression : on peut par exemple se sentir à 3200 m alors qu'en réalité on est à 7000 m.


Caisson hyperbare
 

        Comment prévenir le "mal aigu des montagnes"?

        Il existe 3 règles d'or de la progression en altitude :

NE PAS MONTER TROP VITE TROP HAUT
MONTER SUFFISAMMENT HAUT POUR S'ACCLIMATER
NE PAS RESTER TROP HAUT TROP LONGTEMPS

        La première chose à ne pas faire est de vouloir monter tout de suite le plus haut possible .En effet, il ne faut pas perdre de vue que l'acclimatation à l'altitude se fait de façon progressive et il ne faut donc pas hésiter à allonger les périodes de marche d'approche. Ainsi "se hâter lentement" permet de "monter plus haut".
        Toutefois, l'altitude atteinte doit être suffisante pour déclencher les mécanismes d'acclimatation. Ainsi, pour faire le Mont Blanc, on recommande d'avoir fait au préalable 3 courses de haute montagne dont deux 4000 précédées d'une nuit en refuge à 3500 m. Si on veut réussir un 7000, idéalement le camp de base (ou camp d'acclimatation)devrait être situé à 5000 m ; en deçà, l'altitude atteinte n'est pas suffisante et ne permet pas d'envisager une ascension dans les meilleures conditions possibles.
        D'autre part, il ne faut pas rester trop haut trop longtemps: l'homme n'est pas fait pour vivre en permanence au delà de 5500 m, même les Sherpas et les Lapas vivent à des altitudes inférieures.
        Ainsi, les alpinistes de haut niveau, lors de leurs ascensions spectaculaires, mettent en œuvre ces conseils: après une préparation minutieuse, ils réalisent des ascensions rapides en très haute altitude en partant d'un camp situé relativement bas situé, après une montée en dents de scie(ils dorment bas et montent haut).

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Conclusion

        Ainsi, les contraintes liées à l'altitude ne sont pas à prendre à la légère. Il est impensable de vouloir partir faire une grande ascension sans l'avoir soigneusement préparée : bien plus que la montée terminale, il faut soigner sa marche d'approche qui est la clé d'une bonne adaptation à l'altitude.
        Enfin, malgré l'échec que cela représente, mieux vaut savoir s'arrêter et redescendre plutôt que continuer en choisissant d'ignorer les signes du "mal aigu des montagnes" et prendre ainsi le risque de mourir.

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Bibliographie et liens

  • Service Médical de l'ENSA : http://worldserver.oleane.com/ensa.Med
  • "L'Adaptation à l'Altitude" de J-P Richalet (La Recherche n°194 déc 87)
  • "Santé et Altitude" (A.R.P.E)
  • "Physiologie du Sport" de H. Monod et R. Flandrois (coll. Abrégés)
  • "Médecine de l'Alpinisme" de J-P Richalet
  • "Sport de Montagne et Nutrition" du Docteur M. Batar

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Avertissement

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